Éthique de l'environnement

Qu’est-ce que l’éthique de l’environnement?
L’éthique de l’environnement se décrit comme un champ de réflexion contemporain s’interrogeant sur la relation de l’être humain à la nature-environnement, transformée par le développement des sciences et des techniques, élément caractéristique de la modernité occidentale. Ce nouveau champ de questions émergeant en 1970, possède des racines d’ordre philosophique et particulièrement éthique, et s’interroge sur nos actions, c’est-à-dire sur ce que nous faisons avec les animaux, les êtres vivants non humains et l’environnement. Il questionne les nouvelles formes d’exploitations et de modifications imposées par l’homme moderne à la nature-environnement. Cette problématique s’est élargie progressivement à des pratiques incluant l’action politique, telle que pratiquée tant par les ONG (organisme non gouvernemental) comme Green Peace ou IUCN (Union Mondiale pour la Nature), que par des forums de citoyens ou d’altermondialistes, ou des comités de spécialistes, d’experts, ou encore des partis politiques.
Cette ouverture a permis des échanges multidisciplinaires où des sciences humaines comme le droit, les sciences politiques, l’anthropologie, les sciences religieuses, ainsi que des disciplines scientifiques comme les sciences de l’environnement, la biologie, la génétique, ou la géographie, sont mises à contribution. Lorsque chacun parle à partir de sa discipline, de son champ d’expertise, ou de sa place de citoyen, l’éthique de l’environnement devient comparable à un lieu où se construit un langage commun pour discuter, voire résoudre dans l’action des problèmes devenus planétaires, fruit d’une modernité techno-scientifique. D’une part, cette dernière est perçue comme menaçante, entraînant des catastrophes (Tchernobyl, Bhopal, etc.) et porteuse de risques cumulatifs, voire irréversibles. D’autre part, elle est vécue comme essentielle à notre mode de vie occidental, génératrice du progrès des connaissances, de bien-être, et de développement humain. Cette ambivalence par rapport aux progrès scientifiques et technologiques est plus perceptible depuis une vingtaine d’années avec la multiplication des catastrophes (maladies de la vache folle, scandale du sang contaminé, marée noire à répétition, perturbation climatique), mais aussi depuis le développement d’une conscience environnementale mondialisée. Le sommet de la terre à Rio de Janeiro en 1992 a favorisé l’expression de cette « nouvelle conscience environnementale », qui colore à divers degrés tant la vie quotidienne que les institutions nationales et internationales.
L’éthique de l’environnement se nourrit de ces pratiques sociales évolutives. Les années 1970 ont vu surgir des mouvements sociaux contre les centres nucléaires en France et en Allemagne. Aux États-Unis, ce sont les ONG de défense de l’environnement qui se sont mobilisées pour protéger les espèces menacées, pour dénoncer des pollutions diverses (déversement de polluant, contamination de l’eau, pluies acides, etc.). Des scientifiques, dès les années 1960 ont démontré, chiffre à l’appui, les principales menaces qui pèsent sur la planète : surutilisation de pesticides et d’engrais dans l’agriculture, déforestation, désertification, réchauffement planétaire, accès de plus en plus réduit à l’eau potable, pollution de l’air par les voitures, problème d’urbanisme de mégalopoles, etc. Le club de Rome avec son cri « Halte à la croissance » a été entendu, et la conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm en 1972 posait enfin les questions environnementales au niveau international. Des philosophes aux États-Unis, dans les pays scandinaves et en Australie, ont aussi tenté de réfléchir sur ce monde moderne devenu soudainement menaçant, tant pour les êtres humains, que pour le reste de la planète.